Souffles Mixtes **مصطفى عبّا/Mostafa ABBA** فضاء الأنفاس المختلطة
- Mostafa ABBA / مصطفى عبَّا
- Lyon, ليون / فرنسا, France
- Merci, langue maternelle, celle de Jâhiz. Merci, langue adoptive, celle de Voltaire. A vous vont ma reconnaissance et tout mon amour. Combien je vous sais gré de faire en sorte que mon existence soit. Vous emplissez ma tête et bouchonnez dans ma gorge au long des jours et des nuits. Merci de cohabiter en moi. Merci de constituer mon souffle mixte. Amen.
15 avr. 2017
23 mai 2016
تهديد بالسلاح الأبيض
اتخذت مكانها
حول طاولة فارغة على بعد خطوات قبالتي.
الفضاء
الخارجي لمقهى "النافورة" في ساحة "ڨولتير"، تحت هذه الشمس
الدافئة والنادرة في "ليون" الضبابية، لم يمتلئ بعد بالزبناء.
طلبَتْ
مشروبا غازيا ثم صوّبَت نحوي ثدييها الشبيهين برأس صاروخ نووي على أهبة الانطلاق.
خلتُهما يقولان لي: "إن تتحرك (دين أمك) تَمُت!".
ظللت متجمدا
في مكاني طالما هما مسددان نحوي وبي مزيج من الخوف والانبهار والدهشة و... كل
شيء...
كنت في حالة
استنفار قصوى استعدادا لأي قصف خارجي أو داخلي.
ظلا
يستفزانني ويتهامسان... وأنا كالرهينة لا أحرك الساكن.
مر دهرٌ
هكذا...
جرعتْ
مولاتُهما آخر جرعة من كأسها ثم نهضَت.
وضعت حقيبتها
اليدوية على كتفها البض العاري وهي تقصفني بنظرة تُحيي ولا تُميت.
قدفتني بابتسامة
ماكرة ومضت تهتز فوق كعبَيْ حذائيها الطويلين وتتلوَّى.
أنا؟
أنا بقيت في
مكاني كالمُقعَد أبسمل وأحوقل وأتشوَّى.
Menace à l’arme blanche
Elle s’est installée autour d’une table libre, à
quelques-pas, en face de moi.
La terrasse du « Café-Bar de la Fontaine », dominant
la Place Voltaire, en cette matinée ensoleillée dans le ciel habituellement
brumeux de Lyon, ne connaissait encore que de rares clients.
Elle a demandé une boisson gazeuse avant de diriger vers
moi ses seins pointus, semblables à deux ogives de missiles nucléaires prêts à
se lancer à n’importe quel moment.
Je les ai imaginés me dire : « Si tu bouges
(espèce de…), tu meurs ! ».
Alors, face à cette « menace », je suis
resté immobile, en proie à un mélange de peur, d’éblouissement, d’ébahissement
et de… de tout.
J’étais en état d’alerte extrême, me préparant à toute
attaque extérieure ou intérieure.
Ils n’ont pas cessé de me provoquer, de chuchoter je
ne sais quoi entre eux à mon sujet… alors que, tel un otage, je ne pouvais
bouger.
Cela a duré une éternité.
Leur « Maîtresse » a enfin avalé la dernière
gorgée de son verre, puis elle s’est levée.
Elle a mis son sac à main sur son épaule nue, à la
blancheur éclatante, tout en me bombardant d’un regard qui ravive et ne tue
point.
Elle m’a balancé un sourire subtil, accompagné d’un
clin d’œil malicieux, avant de partir, vibrante, se tortillant, sur ses talents-aiguilles.
Moi ?
Comme mort, je suis resté là, bouche bée, paralysé, mes
yeux fixant celle qui venait de m’assassiner.
24 mars 2016
Du neuf chez B. H. RONGIER
Vient de paraître:
(Pour une meilleure lecture merci de cliquer sur l'image pour l'agrandir)
EXTRAIT
2
"Vous pensiez peut-être
qu'il ne tuait plus ?"
Entre
le PROMENEUR. Il s’approche du rectangle, dépasse légèrement la ligne blanche,
s’arrête. Il regarde alentour. Un temps.
Entre
le PROPRIÉTAIRE, armé d’un fusil.
PROPRIÉTAIRE : Où vous croyez-vous ?
PROMENEUR : Pardon ?
PROPRIÉTAIRE : Ne vous gênez pas.
PROMENEUR : Je ne comprends pas.
PROPRIÉTAIRE :
Votre pied, là.
PROMENEUR :
Quel pied ?
PROPRIÉTAIRE :
Votre pied gauche.
PROMENEUR :
Qu’est-ce qu’il a ?
PROPRIÉTAIRE :
Il empiète.
PROMENEUR :
Il empiète ? Sur quoi ?
PROPRIÉTAIRE :
Ne faites pas l’imbécile. Vous savez ce
que veut dire empiéter. Enlevez ce pied immédiatement. (LE PROMENEUR hésite un
instant, puis recule d’un pas.) Dire qu’on en est encore à se demander comment
naissent les guerres. Quelle naïveté ridicule. L’origine des guerres, on en a
des exemples tous les jours, à longueur de journée.
PROMENEUR :
Quelles guerres ?
PROPRIÉTAIRE :
Les pugilats, les rixes, les conflits en
tous genres. Ce sont les gens comme vous qui en sont responsables. Les empiéteurs.
Il n’est pas midi et vous êtes déjà le deuxième empiéteur de la journée. Ça
promet.
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