- Mostafa ABBA / مصطفى عبَّا
- Lyon, ليون / فرنسا, France
- Merci, langue maternelle, celle de Jâhiz. Merci, langue adoptive, celle de Voltaire. A vous vont ma reconnaissance et tout mon amour. Combien je vous sais gré de faire en sorte que mon existence soit. Vous emplissez ma tête et bouchonnez dans ma gorge au long des jours et des nuits. Merci de cohabiter en moi. Merci de constituer mon souffle mixte. Amen.
23 mars 2010
نصُّ الهيَام
5 mars 2010
وصية لكل الناس
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نص للصديق الشاعر توفيقي بلعيد
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(إلى كل الضحايا المحتملين)
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لديَّ، كحبات الرمل، أفكارٌ
وكموج البحرِ الصاخب، رغباتٌ عِدة
أكره الإقصاء
وأنْ يدَّعيَني، لحسابه الخاص، حياًّ أو ميِّتاً، أحدٌ
لزوجتي نصفُ الميراث
للإناث، كالذكور، عودٌ كامل من أسمائي
وأشيائي البسيطة
للأصدقاء الكلماتُ الجميلة
وما زرعنا في تربة الذكريات من ورد
أما أنتِ يا أمي
فمن يقدر أن يوصيك بالصبر
إذا ما يوماً، عن عشِّ حضنكِ، ارتحلتُ؟
ضعوا والدتي في قلب العزاء
على يمينها أم أطفالي والأخوات
وعلى يساري نسائي السابقات
وما تبقَّى، في هذا العصر، من أسراب العُشّاق
ليس لي، بين المبدعين، أعداءٌ
فلا تدقوا، في النعش، مسمار الحقد
لا تجروا، كالكلاب، أطراف الجثة
افتحوا الباب للأرامل
لليتامى
لكل من يرثي ضحاياه فيَّ
توحدنا الخسائر...
سأخاصر أول امرأة تكون قرب ضريحي
سأدخل الموت كأول العشاق
سأوزع، بدل الدموع، الحلوى على الأطفال
وأعيد نشر مناديل الأريج فوق حقول الريح والأطلال
رجاءً، لا تؤبنَّنني الجهات التي، طويلا، حاصرتني...
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من ديوان الشاعر "منعطفات سائبة"
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أنظر ترجمة هذا النص في الورقة التالية
4 mars 2010
Un testament destiné à tous
(A toutes les éventuelles victimes)
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Miennes sont des idées semblables aux grains de sable
Mienne est une multitude d’envies, semblables aux vagues houleuses de la mer
J’abhorre l’exclusion,
De même que la présomption de quiconque me considère, mort ou vivant, comme étant de son propre camp
A mon épouse va la moitié de l’héritage
Aux filles comme aux garçons vont une part entière de mes noms
et de mes maigres biens
Aux amis les mots splendides
et ce que nous avons semé comme fleurs dans l’humus des souvenirs.
Quant à toi, Mère !
Qui oserait t’enjoindre d’être patiente
Si, un jour, loin de mon nid, ton giron, je devrais partir ?
Mettez donc ma mère au cœur des condoléances
La mère de mes enfants et mes sœurs étant à sa droite
A ma gauche mes femmes précédentes
Et les rescapés parmi les essaims de soupirants de l'époque
Je n’ai aucun adversaire parmi les esprits créatifs
Alors n’enfoncez pas dans mon cercueil le clou de la haine
Ne traînez pas, tels des chiens, les débris de ma dépouille
Ouvrez plutôt la porte aux veuves
Aux orphelins
A quiconque déplore ses morts en mon exemple.
Nous unissent les défaites...
Par la taille je prendrai la première femme qui s'approcherait de ma tome
J’entrerai dans le trépas comme le premier des soupirants
Aux enfants, au lieu des larmes, je distribuerai des délices
Et, encore une fois, j’étendrai les foulards parfumés sur les champs du vent
Et sur les ruines.
Alors pitié ! Que ne pleurent pas ma mort ceux qui me traquaient.
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