30 avr. 2014

Départ/رحيل


 

رحيل

 

أَيْ بُنيّ!

أنت الطفلُ الذي كنتُه،

وأنا الشيخُ الذي ستُصبِحه ذات يوم.

سيأتي دورك لأنها تدور،

سأنتظرك،

وسيصبح لنا نفس السِّن آنذاك.

سوف ترى.

Départ

 

Vois-tu, fiston,

Tu es l’enfant que j’étais,

Je suis le vieillard que tu seras un jour.

Ton tour viendra, car elle tourne...

Je t’attendrai,

Et nous aurons alors le même âge.

Tu verras.

27 avr. 2014

Educ... action


Il n’y a pas vraiment d’enfants auxquels on doive s’adresser précisément. Il y a de futures grandes personnes, et puis aussi d’anciens enfants. Jamais, dans la vie courante, je ne prends le ton enfantin pour parler à un enfant ; je ne l’imagine pas si niais qu’il me faille niaiser pour m’en faire entendre. Quand j’étais petit, et qu’on usait avec moi de cette mauvaise façon, cela me vexait beaucoup, et je pensais, sans bien sûr oser l’exprimer : « Voici un Monsieur bien bête qui éprouve le besoin de s’accroupir pour faire semblant d’être à ma taille ».

Maurice DRUON, dans l’introduction de « TISTOU, Les Pouces Verts »

Beauté


Perchée sur ses talons aiguilles

On dirait qu’en marchant elle danse

Son corps d’almée qui chancelle et vacille

M’extirpe de moi

J’entre en transe

5 avr. 2014

L’autre que je n’ai pas été



De toute façon, moi, je ne fonds pas dans la boue, ni dans la merde. La boue, c’est Moi ! Comment pourrais-je donc m’y baigner ? (La merde, c’est Toi, car « Toi » est égal à « Moi »). Imagine par exemple que seulement aujourd’hui j’ai appris mon âge dans le cabinet du Docteur Maurice, lequel me demandait combien d’années alourdissaient ma vie de chien. Je lui ai donné ma date de naissance en le suppliant : « Pitié, Docteur, faite votre calcul. Soustrayez, additionnez, divisez, faites ce que vous voulez, mais ne me donnez surtout pas le résultat, s’il vous plaît ». Il a souri en me disant, comme s’il s’adressait à un enfant : « Votre âge est de tant et tant d’années, mon vieux ! Il est temps pour vous de revenir à la raison, monsieur « A ».


Ah, comme tu as vieilli, enfant éternel ! Tu ne sentais pas le temps courir. Tu ne donnais le moindre temps au temps qui t’extirpait de toi-même et continue à le faire. Toi, maintenant, tu aspires à un passé lointain, à une enfance qui s’est faufilée comme l’éclair et t’a abandonné. Tu as envie de remettre les pendules au point du départ, afin de rejouer, autrement, le jeu. Si possible.

Tu jures, face à celui qui est « Toi », que, si cela te serait possible, tu prendras le dessus cette fois-ci. Tu ressusciteras. Et tu seras un autre, un autre que tu n’as jamais été.

-          Alors, on refait le match ?