25 sept. 2014

Le coeur d'Isabelle/قلب إيزابيلا

 

أخيراً وقعت الواقعة.

ماتت "إيزابيلا" بمرض لست أدري ما هو.

بكيتُ كحمار. كان يجب أن أبكيَ.

علمتُ أن قلب "إيزابيلا" قد زُرِع في جسد آخر كان في حاجة إليه. هو جسد إحداهن تُسَمَّى "فاطمتو مْبَا" والتي كانت في أول القائمة من بين الذين لديهم الأسبقية لتلقي عملية من هذا النوع.

إيزابيلا كانت تقول لي دائماً: "أنتَ في قلبي يا مصيْطِفى إلى الأبد، وستبقى كذلك إلى الأبد".

الآن، هذا القلب الذي من المفروض أنني بداخله هو مغروسٌ في جسد آخر، في جسد "فاطمتو مْبَا"، ابنة عمومتي الإفريقية (قلبٌ أبيض في جسدٍ أسود)!

أرشدني مسؤولو المصلحة الطبية إلى غرفتها داخل المستشفى.

مدججاً بالورود و بالرغبة في أن أُلاقيَ ذاتي في قلب "إيزابيلا" ، القلب الذي تحمله الآن "فاطمتو مْبَا"، أقف منتصبا أمام سرير هذه الأخيرة . كنتُ أتمنى أن تنضنض في سريرها وأن تنقضَّ عليَّ كسهمِ صيادٍ إفريقي وتغرقني بقبلات مليئة باللُّعاب العذب.

لا.

ما أن فتحت "فاطمتو مْبَا" عينيها ومسحت بنظرات متراخية أبعاد الغرفة، نظرات انصبَّت على وجهي بالضبط حتى أطلقتْ صرخة مدوية.

ثم انهارتْ جثة هامدة،

وكفَّ قلبُ إيزابيلا عن النبض إلى الأبد.

 

Le cœur d’Isabelle



Voilà. C’est fait.
Isabelle est morte de je ne sais plus quoi.
J’ai pleuré comme un dingue. Il le fallait.
J’ai appris que son cœur a été greffé dans un autre corps qui en avait besoin. Celui d’une certaine « Fatimatou M’Ba », laquelle était la première sur la liste pour recevoir une greffe urgente.
Isabelle m’avait toujours dit : « Tu es dans mon cœur pour l’éternité, mon petit Mousse, et tu le resteras toujours ».
Maintenant, ce cœur où je suis censé être, est dans un autre corps, celui de « Fatimatou M’Ba », ma « cousine » africaine (un cœur blanc dans un corps noir !).
Le corps médical m’oriente vers sa chambre d’hôpital.
Armé de fleurs, d’envie de me retrouver dans le cœur d’Isabelle que porte maintenant une certaine Fatimatou, je me plante devant le lit de celle-ci. J’espérais que, en me voyant en face d’elle, Fatimatou-Isabelle sauterait de son lit et s’élancerait vers moi comme une flèche d’un chasseur africain en me couvrant de baisers délicieusement baveux (et plus si affinité).
Non.
Dès que Fatimatou a ouvert les yeux, balayant nonchalamment les murs de la chambre, ses regards fixant ma tête, elle a poussé un cri retentissant.
Puis elle s’est écroulée, corps inanimé,
Le cœur d’Isabelle a cessé de battre pour de bon.

 
 

18 août 2014

غدير السلوان / Le ruisseau de l’oubli

الشاعر:
Driss Aouidi   إدريس عويدي
 

 
عاقرةٌ سحابةُ غشت

لا تنجب حياة

حين مرت فوق منزلي أخذت مني أمي

ولم ترحم.

ربيع مارس حربائي المكر.

حين أطل على حديقتي سرق مني أبي

ولم يخجل.

كرهت حر الصيف

كرهت ألوان الربيع

لربما في أنين الخريف عزاءٌ

وفي بكاء الشتاء أمل.

لذا شيدت في أعماقي حصنا من حكمة أيوب

وغديرا من رحيق المحبوب

وأوراقا من شجر الأرز.


Le ruisseau de l’oubli

Stérile,

ce nuage du mois d’août.

Il ne donne pas la vie.

Lorsqu’il survola ma demeure

Il enleva ma mère,

sans pitié.

Dans ses sournoiseries le printemps de mars est un caméléon,

lorsqu’il fit un détour sur mon jardin

Il enleva mon père,

sans scrupule.

J’ai détesté alors la chaleur de l’été,

les couleurs du printemps.

Peut-être trouverai-je dans les gémissements de l’automne une consolation

Et dans les larmes de l’hiver un espoir.

C’est pourquoi, dans mes très-fonds, m’inspirant de la sagesse de Job

J’ai bâti une citadelle

un ruisseau dont la source est le nectar de l’aimée

et quelques-feuilles de cèdres.

 

9 août 2014

أنَا / Moi

أنا


تصور أنني غدا سأموت،


أو الآن، في هذه اللحظة،

حالاً!

بعدي

من سيكون "أنا" بعد "أنا" غداً؟

أنت؟

هههه يا عيني!

جرِّبْ إذاً.

Moi
 

Imagine que demain, moi, je serai mort. Ou même maintenant.

Tout de suite !
Qui sera « moi » après « moi »  demain?
Toi ?
Hé hé hé hé ! Mon œil !

Essaie donc !

 

20 juil. 2014

عمليّة إرهابية / Attentat

 
عمليَّة إرهابية

 

أنتَ طوال اليوم في حضرة هذا الكمبيوتر،

تشحن شاشته بكلمات لا معنى لها،

كلمات قد يكون لها معنى لدى الآخرين،

ولكن ها هي ذي كلمة، كلمة متمردةٌ مسعورةٌ، رفضتْ أن ترقنها على نمط "تايمز نيو رومان، بحرف طوله نقطة 12" فانطلقتْ من شاشة الكمبيوتر  كصاروخ صوب جبهتكَ (الوطنية) واخترقتْ جمجمتَكَ.

أرْدتْكَ قتيلا.

طوبى لك إذاً أيها الرجل، لأنك الآن أصبحتَ شهيد الكتابة والهراء اليومي.

 

Attentat

 

A longueur de journée, tu es en face de cet ordinateur ;

Tu remplis l’écran de mots insignifiants ;

Signifiants, peut-être, pour les autres ;

Mais voici que celui-là, ce mot enragé, qui refuse d’être tapé sous forme « Times New Roman, taille 12 », s’élance comme un missile, quittant l’écran de l'ordinateur tout droit vers ton front (national) et transperce ton crâne.

Il t’anéantit.

Sois donc heureux, homme, car tu es maintenant un martyre de l’écriture et de la vanité quotidienne !

10 mai 2014

Moi, le hérisson




Ses coups successifs devinrent de plus en plus douloureux, ses griffes, nacrées, acérées, dépassèrent la limite du supportable.

Je devais rester moi. Moi-même. Tel que je m’aime.

Alors je réveillai le hérisson en moi et le devins un instant.

Je me mis en pelote, savourant une ataraxie rare, au fond de moi.

En m’envoyant un coup, cette fois-ci, c’est elle qui saigna, goutant ainsi la douleur de l’indifférence assassine.


أنا القُنفُد


ضرباتُها المتتالية أصبحتْ تزداد إيلاما...

أظافرها الحمراء الناقعة، براثنها المسنونة تجاوزت حدود المُحتمَل.

كان عليَّ أن أبقى أنا. أنا نفسي. أنا كما أُحبُّ نفسي.

لذلك أيْقظْتُ القنفدَ داخلَ نفسي وأصبَحْتُه لحظة.

تكومْتُ متلددا بطَعم نادرا للهناء الأقصى في داخلي.

وهي ترميني بضربة هذه المرة، سالت دماً وداقتْ ألَم اللامبالاة القاتِلة.

أمي... لم تعد هناك

 

أفتقدها كثيرا،

كم من مرة تنتابني فجأة أن "أعيِّط" على المغرب، على رقمها الهاتفي بالضبط (الذي لايزال في قائمة هاتفي) لكي أسألها عن حالها وأين وصلت في صراعها مع الوحش القاسي.

أحيانا تنتابني الرغبة في الاتصال بها فقط من أجل الشغب، لكي نتخاصم قليلا... كما كنا نفعل ذلك منذ عقلتُ...

لا شيء!

كانت محطتي هناك.

كانت جدر الشجرة التي أنا فرع رهيف منها.

وهي لم تعد هناك (هنا) أحس بقليل (فقط) من التشتت وبكثير من الضياع في هذه الحياة العاهرة.

هل عليَّ الآن حين كل عودةٍ إلى ذلك المغرب القاسي أن أعرج بدءاً على مقبرة "السي بوعزة" (تلك المقبرة الحقيرة) لكي ألاقيها مستلقية بشموخ نادر في قبرها وبمعيتي قوم رب العالمين؟ سأبكي كطفل (هو طفلها ولو شاخ)، وسألعن العالم ومن معه. وربما غير هذا العالم!

ثم بعد ذلك أين ستكون وجهتي؟

في أي مكان سأحط الرحل وهي ليست فيه؟

ويحي!
 
( traduction quand je serai plus en forme)

1 mai 2014

Tollé/صرخة

 

صرخة


لستُ الصوتَ الذي يَلزَم لآذانِكم الوسخة،

انفضُّوا إذاً من حولي!

Tollé

Je ne suis pas la bouche qu’il faut à vos oreilles fétides.

Eloignez-vous donc de moi !

30 avr. 2014

Départ/رحيل


 

رحيل

 

أَيْ بُنيّ!

أنت الطفلُ الذي كنتُه،

وأنا الشيخُ الذي ستُصبِحه ذات يوم.

سيأتي دورك لأنها تدور،

سأنتظرك،

وسيصبح لنا نفس السِّن آنذاك.

سوف ترى.

Départ

 

Vois-tu, fiston,

Tu es l’enfant que j’étais,

Je suis le vieillard que tu seras un jour.

Ton tour viendra, car elle tourne...

Je t’attendrai,

Et nous aurons alors le même âge.

Tu verras.

27 avr. 2014

Educ... action


Il n’y a pas vraiment d’enfants auxquels on doive s’adresser précisément. Il y a de futures grandes personnes, et puis aussi d’anciens enfants. Jamais, dans la vie courante, je ne prends le ton enfantin pour parler à un enfant ; je ne l’imagine pas si niais qu’il me faille niaiser pour m’en faire entendre. Quand j’étais petit, et qu’on usait avec moi de cette mauvaise façon, cela me vexait beaucoup, et je pensais, sans bien sûr oser l’exprimer : « Voici un Monsieur bien bête qui éprouve le besoin de s’accroupir pour faire semblant d’être à ma taille ».

Maurice DRUON, dans l’introduction de « TISTOU, Les Pouces Verts »

Beauté


Perchée sur ses talons aiguilles

On dirait qu’en marchant elle danse

Son corps d’almée qui chancelle et vacille

M’extirpe de moi

J’entre en transe

5 avr. 2014

L’autre que je n’ai pas été



De toute façon, moi, je ne fonds pas dans la boue, ni dans la merde. La boue, c’est Moi ! Comment pourrais-je donc m’y baigner ? (La merde, c’est Toi, car « Toi » est égal à « Moi »). Imagine par exemple que seulement aujourd’hui j’ai appris mon âge dans le cabinet du Docteur Maurice, lequel me demandait combien d’années alourdissaient ma vie de chien. Je lui ai donné ma date de naissance en le suppliant : « Pitié, Docteur, faite votre calcul. Soustrayez, additionnez, divisez, faites ce que vous voulez, mais ne me donnez surtout pas le résultat, s’il vous plaît ». Il a souri en me disant, comme s’il s’adressait à un enfant : « Votre âge est de tant et tant d’années, mon vieux ! Il est temps pour vous de revenir à la raison, monsieur « A ».


Ah, comme tu as vieilli, enfant éternel ! Tu ne sentais pas le temps courir. Tu ne donnais le moindre temps au temps qui t’extirpait de toi-même et continue à le faire. Toi, maintenant, tu aspires à un passé lointain, à une enfance qui s’est faufilée comme l’éclair et t’a abandonné. Tu as envie de remettre les pendules au point du départ, afin de rejouer, autrement, le jeu. Si possible.

Tu jures, face à celui qui est « Toi », que, si cela te serait possible, tu prendras le dessus cette fois-ci. Tu ressusciteras. Et tu seras un autre, un autre que tu n’as jamais été.

-          Alors, on refait le match ?
 

12 janv. 2014

Moi, le revenant/ Roman, Ch/ 2

L'ère de jadis
 


De mon coin isolé dans ce sanctuaire tantôt interdit, tantôt toléré, au gré des lois en vigueur, je vois la Rue d’Ibn Toumart qui, à quelques centaines de mètres, s’échoue sur la Place Oued al Makhazen, à proximité du Boulevard de Paris. Je voyage à travers cette rue et fais escale à la « Clinique Mutualiste » du Docteur Cohen, qui doit être actuellement