Elle s’est installée autour d’une table libre, à
quelques-pas, en face de moi.
La terrasse du « Café-Bar de la Fontaine », dominant
la Place Voltaire, en cette matinée ensoleillée dans le ciel habituellement
brumeux de Lyon, ne connaissait encore que de rares clients.
Elle a demandé une boisson gazeuse avant de diriger vers
moi ses seins pointus, semblables à deux ogives de missiles nucléaires prêts à
se lancer à n’importe quel moment.
Je les ai imaginés me dire : « Si tu bouges
(espèce de…), tu meurs ! ».
Alors, face à cette « menace », je suis
resté immobile, en proie à un mélange de peur, d’éblouissement, d’ébahissement
et de… de tout.
J’étais en état d’alerte extrême, me préparant à toute
attaque extérieure ou intérieure.
Ils n’ont pas cessé de me provoquer, de chuchoter je
ne sais quoi entre eux à mon sujet… alors que, tel un otage, je ne pouvais
bouger.
Cela a duré une éternité.
Leur « Maîtresse » a enfin avalé la dernière
gorgée de son verre, puis elle s’est levée.
Elle a mis son sac à main sur son épaule nue, à la
blancheur éclatante, tout en me bombardant d’un regard qui ravive et ne tue
point.
Elle m’a balancé un sourire subtil, accompagné d’un
clin d’œil malicieux, avant de partir, vibrante, se tortillant, sur ses talents-aiguilles.
Moi ?
Comme mort, je suis resté là, bouche bée, paralysé, mes
yeux fixant celle qui venait de m’assassiner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire