12 août 2010

Errant... Errance...

*
J’implore ton pardon
Ô langue effarouchée !
Ce sont là mes souffles mixtes
Que j’éparpille entre tes seins


Rien de plus
Rien .


Des mots, des images, des voix, des visages s’abattent en mon sein et s’agitent. Je m’exclus et baigne dans la sueur, dans la douleur. Je vibre et tremble. Le vertige me gagne. Le tourbillon me hisse dans le firmament des galères, des geôles tortionnaires. Les déserts où j’erre m’annihilent si savamment que je ressuscite et me multiplie… AAAAh ! je sors, j’entre dans l’éveil : l’exil intérieur règne toujours ! Non ; ne me quitte pas un instant…


E

N

T

R

E


Entre en moi


Peuple-moi
Moi le corps pluriel
Entre
Car ma tête est mise à prix
Entre
Car tu es le songe tant désiré


Entre car il m’est un rêve
Quand à mes voisines je le contai
Les pucelles parmi elles chantèrent, lancèrent des youyous
Attendre est exil, leur confiai-je
Voici la Méditerranée qui brandit ses geôles à ma face

Ô toi ! dirent-elles, dépense ta peine entre les saignements de l’encre et le sourire du verbe

Dépense sans te dissiper
Persévère sans te dépenser
Vas-y ! Avance !
Va … Avance…Avan… van… van…


Cette langue arabe
me ceint de ses tresses noires
Plus grands que ma voix
Sont ses alphabets

Quoi d’étonnant si ma peine ne s’apaise guère ?

Je suis le miroir qui reflète ton visage de captive
Voici ! Vois !


Moi le vagabond errant
Je ne lâche point prise.
*

Aucun commentaire: