De
toute façon, moi, je ne fonds pas dans la boue, ni dans la merde. La boue, c’est
Moi ! Comment pourrais-je donc m’y baigner ? (La merde, c’est Toi,
car « Toi » est égal à « Moi »). Imagine par exemple que
seulement aujourd’hui j’ai appris mon âge dans le cabinet du Docteur Maurice, lequel
me demandait combien d’années alourdissaient ma vie de chien. Je lui ai donné
ma date de naissance en le suppliant : « Pitié, Docteur, faite votre
calcul. Soustrayez, additionnez, divisez, faites ce que vous voulez, mais ne me
donnez surtout pas le résultat, s’il vous plaît ». Il a souri en me
disant, comme s’il s’adressait à un enfant : « Votre âge est de tant
et tant d’années, mon vieux ! Il est temps pour vous de revenir à la
raison, monsieur « A ».
Ah,
comme tu as vieilli, enfant éternel ! Tu ne sentais pas le temps courir.
Tu ne donnais le moindre temps au temps qui t’extirpait de toi-même et continue
à le faire. Toi, maintenant, tu aspires à un passé lointain, à une enfance qui
s’est faufilée comme l’éclair et t’a abandonné. Tu as envie de remettre les
pendules au point du départ, afin de rejouer, autrement, le jeu. Si possible.
Tu
jures, face à celui qui est « Toi », que, si cela te serait possible,
tu prendras le dessus cette fois-ci. Tu ressusciteras. Et tu seras un autre, un
autre que tu n’as jamais été.
-
Alors, on
refait le match ?
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